Assez représentatif de qui était Nathalie Demeurisse-Sokolowsky, une femme engagée qui savait garder sa place. Disparue subitement et à jamais Nathalie va manquer au paysage Soissonnais...
Connue de par son métier au service du public à la poste de Soissons elle avait eu son coup de projecteur à la publication de son livre Peintre dans les tranchées dans lequel elle a mis tout son cœur et dont elle faisait la promotion seule. Multipliant sa présence dans les différentes manifestations où elle dédicaçait à tout va. Cela avait engendré des tas de connaissances liées à la guerre, aux commémorations et elle était devenue porte-drapeaux....
La surprise et le choc pour tous ceux qui la côtoyaient, cette femme si joviale et dynamique partie à jamais rejoindre son grand-père vénéré et tous les siens.
La région des Hauts-de-France, le département de l'Aisne, la ville de Soissons et bien des associations ... perdent l'une de leurs ambassadrices
Porte-drapeau, auteure, patriote... Nathalie Demeurisse-Sokolowsky avait à cœur de défendre et de transmettre la mémoire des combattants des Hauts-de-France. Elle est décédée le vendredi 15 février 2019 à l'âge de 54 ans.
Nombreux ont été les témoignages de sympathie et les hommages rendus dont la Région des Hauts-de-France, les porte-drapeaux de l'Aisne, les élus... la cathédrale était bondée lors de ses obsèques. Sa maman fière de sa fille et de son action reconnue en était extrêmement émue...
Mémoire
Nathalie Demeurisse-Sokolowsky, est née le 22 août 1964, à Soucy dans l'Aisne dans la maison de son arrière-grand-père, René Demeurisse où elle a été inhummée. En 1988, elle s'installe à Soissons et devient postière. Arrière-petite-fille de Poilu et petite fille d'un héros de la Résistance, Nathalie Demeurisse-Sokolowsky a énormément œuvré pour la mémoire de sa famille.
En 2014, elle fait restaurer la stèle qui commémore la mort de son grand-père Alain Demeurisse, soldat FFI, fusillé par les nazis le 30 août 1944 dans la forêt de Compiègne. Poursuivant sa mission, elle ira jusqu'à lui faire remettre au début du mois de février 2019 la Médaille de la Résistance Française à titre posthume.
L'Histoire et l'histoire familiale
"Elle avait le devoir de mémoire chevillé au corps et au cœur, témoigne Gérard Bocquery Président UNADIF FNDIR (Union nationale des associations de déportés internés et familles de disparus - fédération nationale des déportés internés de la Résistance) de l'Oise. Nathalie était une femme de conviction, ardente, passionnée, humaniste... Elle était membre de nombreuses associations patriotiques et mémorielles dans l'Oise, dans l'Aisne et à Paris."
Nathalie Demeurisse-Sokolowsky était très active dans la défense et la transmission de la mémoire de par son passé familial : "tous les derniers samedis d'août, une cérémonie est organisée en forêt de Compiègne, à l'endroit où son grand-père fut exécuté," explique le président de l'Unadif.
Porte-drapeau dévouée
L'importance de se souvenir, encore, toujours, a conduit Nathalie Demeurisse-Sokolowsky à devenir porte-drapeau de l'association : "elle portait notre "beau drapeau" comme elle l'appelait, avec beaucoup de dignité, de respect, de fierté, pour tous les déportés, morts dans les camps ou revenus, les résistants, leur famille," poursuit Gérard Bocquery.
Il y a quelques années, elle a découvert la correspondance de guerre de son arrière-grand-père, soldat dans l'enfer des tranchées de la Première guerre mondiale. Également peintre et graveur de talent, le jeune homme (19 ans à l'époque) livrait dans ses lettres et ses croquis un témoignage aussi historique que sensible sur les souffrances endurées par les Poilus. En 2016, Nathalie Demeurisse-Sokolowsky compile ces archives et publie Peintre dans les tranchées.
Engagée jusqu'au bout
Le 9 février 2019, Nathalie Demeurisse-Sokolowsky était mise à l'honneur au travers de son grand-père qui recevait à titre posthume la médaille de la Résistance aux Invalides. Jean-Pierre Pakula, Président de l'Anopex, Association Nationale des participants aux OPérations Extérieures se trouvait avec elle : "le soir de la cérémonie, nous étions à l'Arc de Triomphe où elle déposait une gerbe, ravivait la Flamme et signait le livre d'or. Ces moments d'émotions très attendus et très forts ont peut-être eu raison de son cœur."